Les réseaux sociaux, nouvel outil de suivi des médicaments ?
Les réseaux sociaux et forums de discussion sur Internet pourront bientôt aider à améliorer notre système de pharmacovigilance. Plusieurs projets sont à l’étude visant à analyser les échanges des patients sur leurs traitements, promettant ainsi de mieux appréhender les effets indésirables des médicaments.
Le 12 octobre dernier, l’Académie nationale de pharmacie consacrait une séance d’étude à divers projets d’analyse des contenus des réseaux sociaux et des forums afin d’exploiter les commentaires de patients sur leur traitement. L’objectif ? Mieux connaître les effets indésirables des médicaments dans la vie réelle et identifier plus rapidement les réactions éventuelles qui n’auraient pas été détectées lors des essais cliniques. À présent, la surveillance des médicaments après leur mise sur le marché repose principalement sur les médecins et pharmaciens, chargés de remonter les déclarations de leurs patients, la plupart des projets en développement visent à accélérer ce processus grâce à l’analyse des échanges des internautes.
Repérer les effets secondaires grâce aux réseaux sociaux
Le projet européen Web-RADR, qui réunit plusieurs laboratoires pharmaceutiques et la start-up Epidemico, propose ainsi d’analyser automatiquement les conversations des internautes sur Facebook et Twitter, mais aussi sur les réseaux sociaux de patients, afin de détecter des déclarations portant sur l’apparition d’effets secondaires. Ce type d’outil pourrait fournir des estimations précoces sur la nature et l’ampleur d’un effet secondaire et permettre aux laboratoires d’être mieux informés et d’améliorer leurs médicaments futurs.
Dans l’hexagone, le projet de recherche Vigi4MED, financé par l’ANSM (l’Agence du médicament), promet d’analyser les commentaires des internautes sur des listes de médicaments prédéfinies : certains traitements suspendus du marché pour des raisons de pharmacovigilance et des médicaments sous surveillance renforcée ou faisant l’objet d’un plan de gestion des risques. Selon le Dr Cédric Bousquet, pharmacien et coordinateur du projet : « Vigi4MED permettra à l’ANSM de mesurer les bénéfices attendus et les coûts associés à une recherche proactive des signaux sur Internet. Les partenaires produiront des recommandations concernant la meilleure façon d’exploiter les commentaires des patients dans les forums. La mise en place d’un processus de surveillance complémentaire pour la pharmacovigilance permettra de renforcer la place du patient dans le système de santé. »