Les pistes pour améliorer l’observance selon l’Académie de Pharmacie
Avec des répercussions au niveau individuel et collectif, le phénomène de non-observance des traitements médicamenteux doit devenir un sujet clé pour tous les acteurs de la santé. Dans un rapport commandé par le Ministère des Affaires sociales, de la santé et du droit des femmes, l’Académie nationale de Pharmacie énonce une série de recommandations pour améliorer l’observance.
Quelles solutions pour améliorer l’observance ? Telle est la question posée par le rapport de l’Académie nationale de Pharmacie rendu public le 9 février 2016. Loin de stigmatiser le comportement du patient dans le phénomène de non-observance, ce rapport met en avant les failles de la relation soignant-malade qui empêchent l’adhésion de celui-ci à son traitement. C’est ainsi l’éducation thérapeutique qui est au cœur de ce document riche de recommandations à destination de tous les acteurs de la santé qui gravitent autour du patient : médecins, laboratoires pharmaceutiques, pharmaciens, hôpitaux et pouvoirs publics.
Les médecins prescripteurs
Pour améliorer l’observance, l’Académie de Pharmacie souligne le rôle clé du médecin au moment de la prescription : prendre le temps nécessaire pour expliquer le traitement, développer un dialogue suivi avec le patient à ce sujet et le faire participer à la construction du projet thérapeutique, telles sont les pistes avancées pour créer un climat de confiance et les conditions de l’adhésion au traitement.
Les laboratoires
Selon l’Académie de Pharmacie, les laboratoires pharmaceutiques doivent être partie prenante de la mobilisation pour améliorer l’observance, notamment en réduisant au maximum les ruptures d’approvisionnement et de stock, facteurs de démotivation et de déstabilisation des patients. Ils devraient également, selon le rapport, intégrer le critère de l’observance dans leurs évaluations dès la phase de développement du médicament et poursuivre jusqu’après sa commercialisation.
Les pharmaciens
Ils sont au cœur du dispositif proposé pour améliorer l’observance. L’Académie de Pharmacie préconise en effet de renforcer leur rôle de sentinelle dans le suivi des maladies chroniques. Pour ce faire, le rapport propose l’identification d’un pharmacien référent au sein de l’officine pour chaque patient, la consultation systématique du dossier pharmaceutique et la mise en place d’entretiens d’adhésion dédiés à la détection des problèmes de non-observance. Pivot du parcours de soin entre la médecine de ville et l’hôpital, le pharmacien devrait également être en mesure de transmettre des informations grâce à une « lettre pharmaceutique » adressée aux professionnels de santé qui gravitent autour du patient.
La formation des pharmaciens
Pour renforcer le rôle clé de l’officine dans l’observance des traitements et permettre la création de l’entretien d’adhésion, l’Académie de Pharmacie recommande d’enrichir la formation des pharmaciens en sciences sociales, en mettant l’accent sur les déterminants de l’adhésion thérapeutique et les techniques d’accompagnement motivationnel.
Les hôpitaux
Pour fluidifier le parcours de soin et rendre le patient « adhérent » à son traitement, le rapport recommande de développer l’éducation thérapeutique à l’hôpital et de promouvoir l’utilisation du dossier pharmaceutique.
Enfin, pour atteindre les objectifs énoncés, le rapport souligne le rôle des pouvoirs publics, qui doivent participer et encourager ces initiatives, notamment en renforçant le rôle du pharmacien dans le cadre du parcours de soin et en analysant l’impact des nouveaux outils numériques sur l’observance.
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