Le mot « compliance » est désormais couramment utilisé dans l’univers pharmaceutique. Véritable leitmotiv, il guide les actions quotidiennes des laboratoires, tant les enjeux qui y sont liés sont cruciaux.
Le mot anglais « compliance » se traduit littéralement par la « volonté de s’accorder », souvent utilisé en lieu et place du mot français « observance ». Ces deux dernières décennies, cette question d’ordre éthique est devenue cruciale pour l’industrie pharmaceutique. Et pour cause. L’importance d’avoir, en interne, un service dédié à assurer une activité légalement irréprochable n’a cessé de croître depuis les années quatre-vingt-dix. Les différentes difficultés, rencontrées par les laboratoires, illustrent l’augmentation croissante de la pression juridique et financière qui pèse sur les industriels en général, et sur l’univers pharmaceutique en particulier. La compliance est devenue un métier à part entière. Un métier d’avenir.
À tel point que le LEEM a inauguré en 2011 un organe dédié à la déontologie, composé de personnalités extérieures à l’industrie et doté de véritables pouvoirs de sanction : le Codeem (pour Comité de déontovigilance des entreprises du médicament). Un moyen de contribuer « au lien de confiance entre les Français et les entreprises du médicament », expliquait Christian Lajoux, puisque la structure travaille aussi bien à sensibiliser les groupes pharmaceutiques qu’à réprimer les mauvaises pratiques.
Recommander et promouvoir des comportements plus responsables, telle est l’une des missions du LEEM. La compliance concerne en effet toutes les activités du groupe pharmaceutique. Du respect de l’environnement à la mise en place d’une véritable politique de RSE, en passant par le combat contre la corruption, il s’agit aussi d’assurer le contrôle de la chaine de production des médicaments de manière aussi qualitative que possible.
Chaque département des entreprises est impliqué tant la mise sur le marché d’un médicament est le fruit d’un travail d’équipe. « Tous les employés sont tenus de respecter le code éthique de l’entreprise et seront individuellement tenus pour responsable de leur niveau de compliance », peut-on d’ailleurs lire dans le rapport annuel de la branche pharmaceutique de Procter and Gamble. Une manière de responsabiliser l’ensemble des collaborateurs. Même son de cloche chez la plupart des fabricants : Sanofi, Bayer, Merck, Novartis ou encore Pfizer… Tous affichent sur leur site internet leur code de conduite et les valeurs qui guident au quotidien leurs décisions, à grand renfort de programmes et de comités ad hoc. Un moyen, sur le papier, de se protéger des attaques d’éventuels whistleblowers, ou « lanceurs d’alerte ». Un sujet sur lequel le Codeem devrait se pencher prochainement, puisqu’il a inscrit sur la liste de ses priorités de l’année la « mise en place d’un dispositif d’alerte pour faire remonter du terrain […] toute dérive collective ». Le sujet, on le voit, préoccupe au plus haut point les acteurs du secteur. Et il y a lieu de s’en réjouir !
Sources :
– Compliance : http://lecercle.lesechos.fr/entreprises-marches/management/rh/221146724/compliance-metier-avenir