Enfin un grand débat sur l’observance ?

Alors que la mauvaise observance représente un coût considérable pour les systèmes de santé, un colloque sur les «concepts d’accompagnement à l’observance» sera organisé les 1er et 2 avril prochains à Paris par trois collectifs de patients.

En effet, selon une récente étude de l’Observatoire Jalma du financement de la santé, un quart des médicaments prescrits ne sont jamais pris par les patients. Du côté de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), on estime ce chiffre à près de 50 % au niveau mondial. Cette réelle difficulté des patients à s’astreindre chaque jour à la prise de leur traitement représente un coût colossal pour les systèmes de santé : en 2014, l’étude IMS Health – CRIP (portant sur 6 pathologies chroniques, qui représentent le quart des dépenses de médicaments) estimait le total des économies potentielles à 9,3 milliards d’euros en une seule année pour la France.

Face à ce constat, trois organisations dont le Collectif inter-associatif sur la santé (CISS) (ainsi que Coopération patients et [im]patients Chroniques et Associés) organiseront les 1er et 2 avril prochains un colloque sur les «concepts d’accompagnement à l’observance ». Ces trois collectifs de patients estiment notamment que les professionnels de santé se montrent encore trop discrets sur le sujet. « Ainsi nous n’avons recensé aucune expression publique des pneumologues face aux données de l’étude observance qui démontrent que seuls 13 % des asthmatiques prennent correctement leur traitement ! Les asthmatiques sont-ils si mal soignés en France ? Ce n’est pas le constat que l’on fait sur le terrain », soulignent-ils. Les trois organisations regrettent également que les solutions proposées jusqu’à aujourd’hui favorisent la sanction et fassent l’impasse sur « les obstacles que rencontrent les personnes atteintes de maladies chroniques dans leurs efforts pour préserver leur santé » et sur « la nécessaire évolution des pratiques soignantes »

L’objectif du colloque d’avril sera d’évoquer le rôle des patients et des professionnels de santé et de trouver des solutions efficaces face à la non observance.

Parmi les leviers pour améliorer l’observance, soulevés par le CRIP lors de la parution de son étude sur l’observance en 2014, étaient cités notamment la formation des professionnels de santé à la communication sur l’observance, et la mobilisation des associations et de l’entourage des malades.

Sources : JIM.fr

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