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La blockchain : un outil numérique qui garantit l’intégrité des données

La blockchain : un outil numérique qui garantit l’intégrité des données

 

Aujourd’hui lorsqu’une entreprise stocke ses données, elle utilise des bases gérées par un administrateur appartenant soit à cette même société soit à une société tierce. En fonction des budgets des sociétés hébergeant ces données, de leur éthique ou de leurs intérêts, l’importance accordée au maintien de l’intégrité des informations peut varier. Ces variations laissent la porte ouverte à des pratiques telles que la falsification ou la manipulation malveillante d’informations, remettant en cause leur intégrité et leur fiabilité. La blockchain lutte contre ces dérives.

Ce registre numérique permet en effet de répertorier de manière infalsifiable toutes les informations enregistrées. Cela est rendu possible grâce à une caractéristique particulière de la blockchain : la décentralisation. Ainsi, une blockchain n’est pas gérée par une organisation centrale, mais bien dupliquée et gérée simultanément par plusieurs organisations ayant des intérêts divergents. Cette décentralisation permet de s’assurer que les intérêts ou les pratiques d’une entité ne viendra pas nuire à l’intégrité des données.

En fonction de ses applications, la blockchain répond à trois problématiques en santé : vérifier l’intégrité des données, suivre des actifs numériques ou automatiser des processus sensibles.

 

Blockchain et dossier médical

Lorsqu’il s’agit de leur dossier médical, les patients sont particulièrement préoccupés par deux aspects : la sécurité et la confidentialité des informations. Grâce à son caractère immuable et décentralisé, la blockchain peut apporter une réponse fiable. Cette technologie permet au patient d’accroître son contrôle sur ses données et gérer les droits d’accès à son dossier médical. Par exemple, en Estonie les citoyens ont la possibilité de définir quels professionnels ont accès à leur dossier médical. Ces droits d’accès sont inscrits de manière sécurisée et infalsifiable dans une blockchain qui va jouer un rôle de verrou sur les données.

 

Blockchain et accréditations

Dans de nombreux pays dans le monde, lorsqu’un nouveau médecin souhaite entamer un nouveau poste ou intégrer le réseau d’une compagnie d’assurances, il doit montrer patte blanche et fournir un certain nombre d’informations attestant de sa capacité à exercer. Le processus de collecte de ces différentes accréditions et certificats peut prendre en moyenne de quatre à six mois. Aux États-Unis ou aux Émirats Arabes Unis, des initiatives voient le jour pour accélérer ce processus grâce à la blockchain. À titre d’exemple, le projet ProCredEx construit une plateforme de transfert des informations entre possesseurs et demandeurs. Elle utilise la blockchain comme un moyen de garantir l’immutabilité et la traçabilité des documents échangés. Ce système vise à réduire le processus d’accréditation à vingt jours au lieu de cinq mois.

 

Blockchain et études cliniques

Dans le cadre des études cliniques, la blockchain confirme le consentement du patient. Ce dernier doit être en mesure de donner son consentement avant toute inclusion dans une étude, le retirer s’il le souhaite et le redonner si des modifications du protocole le demandent. Cela implique de mettre en place un processus sécurisé, transparent et infalsifiable de collecte, retrait et renouvellement du consentement. La blockchain est un outil permettant de garantir ces caractéristiques. Cette technologie donne la possibilité de tracer le recueil du consentement de manière immuable, de s’assurer que les droits du patient sont respectés et de faciliter les monitorings à posteriori. Cet outil peut être élargi à l’ensemble de la gestion d’une étude clinique afin d’en garantir la transparence au regard des patients et le suivi scrupuleux des bonnes pratiques en vigueur.

Au sein des études cliniques, les CAR-T est un cas particulier où la blockchain assure un rôle essentiel de traçabilité.

Encore au stade expérimental, l’utilisation de la blockchain dans la traçabilité des CAR-T cells présente un important potentiel. Ici, plusieurs éléments critiques font de ces nouvelles thérapies de véritables challenges en termes de production. D’abord, faisant face à des thérapies personnalisées, il est important de garantir et de tracer l’identité du patient bénéficiant de ce traitement mais aussi du produit lui étant destiné. Ensuite, il est également critique de suivre les différentes étapes de la production des CAR-T cells entre les établissements hospitaliers et les laboratoires afin d’identifier tous les acteurs de la chaîne et pouvoir déterminer les responsabilités en cas de problème. Enfin, il est important de monitorer la chaine du froid afin de garantir la qualité du produit à tout moment. Toutes ces informations sensibles peuvent être enregistrées sur une blockchain partagée par les membres de l’écosystème de manière fiable et infalsifiable.