Au-delà de la valeur clinique stricto sensu, la valeur en santé est un outil essentiel pour mesurer la pertinence d’un traitement ou d’un médicament. Encore faut-il pouvoir la mesurer.
Si le concept de valeur en santé ne date pas d’hier, sa définition, elle, est en pleine évolution, note Martin Blachier, médecin en santé publique et président de Public Health Expertise, un cabinet spécialisé dans l’évaluation en santé. Pour lui, la valeur en santé est en effet trop souvent déterminée par des prismes économiques et scientifiques, sans tenir compte de la manière dont les médicaments, les dispositifs médicaux ou les produits de santé sont réellement perçus par ceux qui les utilisent, ceux qui les prescrivent, et par l’opinion publique en général.
À ceci s’ajoute une autre réalité : nous n’évoluons plus dans un monde où le corps médical est la seule autorité de référence en matière de santé, les réseaux sociaux et leurs influenceurs agissent eux aussi sur l’information et la communication dans ce domaine. Pour Martin Blachier, cette nouvelle dynamique ajoute une difficulté à la communication atour de la valeur en santé, or, rappelle-t-il, toute valeur non communiquée aux usagers est une valeur perdue.
Une fois ce constat posé, comment réussir aujourd’hui à mieux définir la valeur en santé et à lui donner le poids qu’il convient dans le discours public ? Pour l’expert, la réponse est claire : la valeur en santé doit reposer sur une approche scientifique solide, couplée à une mesure d’impact des produits de santé sur la qualité de vie et l’opinion des usagers. Quant à la communication autour de cette valeur, elle doit être perceptible et compréhensible par tous.