Les organoïdes : une nouvelle méthode pour tester les médicaments

Les organoïdes : une nouvelle méthode pour tester les médicaments

Le scientifique néerlandais Hans Clevers est parvenu à recréer in vitro des organes humains miniatures à partir de cellules souches. Appelées « organoïdes », ces répliques pourraient révolutionner la recherche pharmaceutique.

Le chercheur des Pays-Bas, finaliste cette année du Prix de l’inventeur européen dans la catégorie « Recherche », a sans doute inventé le moyen de bouleverser la donne en matière de développement de nouveaux médicaments et d’essais cliniques grâce à ses « organoïdes ». Initiés en 2000, les travaux de Hans Clevers à l’Institut Hubrecht pour la recherche sur les cellules souches l’amènent à isoler un nouveau type de cellules souches intestinales, jamais identifié, les « LGR5 ». Le généticien tente alors de cultiver ces cellules in vitro (hors du corps humain) et parvient même à les multiplier pour recréer le premier intestin miniature, mesurant quelques millimètres… « Nous avons réalisé que nous pouvions faire la même chose avec d’autres organes que l’intestin, comme par exemple le foie, les poumons ou la prostate », explique le scientifique dans Les Echos.

Une révolution pour le développement de nouveaux médicaments

Cette découverte représente une avancée considérable pour la recherche pharmaceutique, qui est soumise à la lenteur et aux aléas des essais cliniques, pratiqués sur des patients ou sur des animaux, avec des résultats plus ou moins satisfaisants puisque chaque patient est susceptible de réagir différemment à un traitement. Grâce à la culture d’organes miniatures en laboratoire, les molécules pourront être testées plus facilement et plus efficacement, et de nouvelles thérapies pourraient être testées sur des tumeurs reconstituées grâce à cette méthode.

La médecine personnalisée en ligne de mire

À terme, cette innovation permet d’envisager concrètement le futur de la médecine personnalisée : grâce aux cellules souches prélevées directement sur un patient, la culture des organoïdes permettra de tester puis de proposer un traitement génétiquement adapté à chacun. Pour le chercheur néerlandais, la prochaine étape consiste à tenter de cultiver des organes de taille réelle : un nouveau défi digne de la science-fiction qu’il compte bien relever.