Le groupe Pharmagest développe des solutions innovantes destinées à accompagner les pharmaciens notamment dans leur suivi de l’observance. Entretien avec Yannis Nahal, directeur de la division solutions E-Santé du groupe Pharmagest.
Comment la question de l’observance est-elle abordée par Pharmagest ?
C’est l’une des thématiques essentielles qui nous préoccupe, même si je préfère utiliser le terme « adhésion » plutôt qu’«observance », qui retranscrit notre souhait d’accompagner le patient à devenir acteur de sa pathologie. Chez Pharmagest, nous travaillons pour faciliter la collaboration et la transversalité entre les professionnels de santé et plus spécifiquement le pharmacien et le patient. Il ne s’agit pas de s’arrêter au moment où l’ordonnance est rédigée ou même délivrée, mais au contraire de développer des solutions qui s’inscrivent tout au long du parcours patient.
Quelles sont les solutions innovantes et les nouveaux outils que vous avez développés pour assurer le suivi de l’observance des patients ?
Nous avons imaginé, avec des patients et des professionnels de santé, un certain nombre de services, notamment le logiciel de suivi de l’observance (LSO), actuellement en phase d’expérimentation et qui sera généralisé début 2016. Cette solution est intégrée au logiciel de gestion des officines : elle permet au pharmacien de suivre l’évolution de toutes les données de ses patients et l’aide à construire un programme d’accompagnement, grâce à de nombreux outils – agenda, mesure de la progression des acquis du patient, relevé des constantes…
Nous avons également lancé en septembre un pilulier communicant, baptisé DO-Pill, très simple d’utilisation, il est destiné aux patients « polymédiqués » (plus de quatre médicaments) notamment les seniors. Le pharmacien est impliqué dans le suivi de l’observance – il remplit le pilulier – et les proches peuvent recevoir des notifications en cas de risque de surdose ou d’oubli du traitement. Le pharmacien reçoit par ailleurs un bilan d’observance à une fréquence de son choix.
Nous travaillons par ailleurs avec des acteurs de l’industrie pharmaceutique pour imaginer des nouveaux services d’accompagnement du patient et prouver l’efficacité en vie réelle des traitements et faciliter la communication au sein de l’écosystème santé.Vous travaillez également à un projet baptisé « 36 mois de plus »…
Le Conseil Régional de Lorraine a mis en place ce programme pour encourager la filière de la silver économie. L’idée est de faciliter le maintien à domicile des personnes âgées en perte d’autonomie grâce aux nouvelles technologies. Alors qu’aujourd’hui les aides traditionnelles permettent de maintenir une personne en début de perte d’autonomie 18 mois à son domicile, l’objectif est de leur permettre de rester 18 mois de plus grâce à un logement équipé, tout en minimisant les risques d’accident et en anticipant les problèmes de santé. Nous participons à ce projet en apportant notre expertise et notre savoir-faire, notamment avec des solutions pour favoriser la coordination des soins et le suivi à distance par exemple pour prévenir les conséquences des chutes.
Yannis Nahal
Directeur de la division solutions E-Santé du groupe Pharmagest