L’Office international de contrôle des stupéfiants a relevé dans son rapport annuel du 27 février dernier une pratique de plus en plus courante et risquée : les français auraient de plus en plus recours aux sites de vente de médicaments sur internet, alors que plus de 50 % des médicaments commandés à ces cyberpharmacies illégales seraient des contrefaçons, selon les données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Selon Le Monde, les consommateurs français alléchés par des offres avantageuses sur internet se tourneraient de plus en plus vers de supposées « officines en ligne » pour se fournir en médicament. En effet, s’il est pourtant interdit de vendre des médicaments en ligne en France, dans le reste de l’Europe en revanche, il est permis de vendre sur Internet des médicaments sans ordonnance depuis l’arrêt DocMorris rendu en 2003.
Ainsi, les cyberpharmacies qui sont hébergées sur le territoire européen, où ailleurs dans le monde, séduisent les consommateurs français avec des offres promotionnelles à grand renfort de photos de médecins en blouse blanche ou d’éléments visuels symboliques.
Résultat : selon une étude du laboratoire Pfizer en 2010, rapportée par Le Monde, « 14 % des Français, soit 6,9 millions d’individus, reconnaîtraient acheter des médicaments délivrés uniquement sur ordonnance en dehors de ces circuits autorisés. » Ces pratiques s’avèrent pourtant risquées, car il a été démontré que parmi les produits vendus, se retrouvent bien souvent des contrefaçons précise Le Monde.
Selon la même étude, le marché des médicaments sur internet aurait représenté 10,5 milliards d’euros en 2010. L’Europe tenterait aujourd’hui pourtant de développer des outils pour lutter contre ces phénomènes rapporte le quotidien. En novembre 2011, une convention internationale, élaborée par le Conseil de l’Europe, Médicrime, rend criminelle la contrefaçon « mais aussi la fabrication et la distribution de produits médicaux mis sur le marché sans autorisation ou en violation des normes de sécurité. »
Pour en savoir plus
Cyberpharmacie et contrefaçon : le marché du médicament sur internet – Le Monde