Les médicaments génériques en chiffres : un réflexe presque automatique ?
Le gouvernement lançait le 2 octobre dernier une grande campagne de promotion pour les médicaments génériques à destination du grand public et des professionnels de santé. Déjà adoptés par près de huit Français sur dix, les génériques auraient permis de générer 7 milliards d’euros d’économies en cinq ans.
Promouvoir le recours aux médicaments génériques et renforcer la confiance des Français dans ces médicaments moins chers, tel est l’objectif de la campagne du gouvernement lancée le 2 octobre dernier et qui doit durer jusqu’au 27 novembre. Affiches, spots TV et radio et espace d’échange sur Internet mettent en avant la composition de ces médicaments, leur fiabilité, leur efficacité et les différences avec les médicaments de marque auxquels ils se substituent, autour du slogan : « Devenir générique, ça se mérite ». L’occasion d’un bilan chiffré pour le ministère de la Santé qui annonce avoir réalisé une économie de 7 milliards d’euros sur le quinquennat de François Hollande. Cependant, la ministre Marisol Touraine concède que la France est encore à la traîne par rapport à ses voisins européens : la part en volume représentée par les génériques au sein des ventes de médicaments ne représente que 31% en France, contre 48% au Royaume-Uni, 51% en Allemagne, et 63% aux Pays-Bas. D’où la nécessité de continuer à communiquer sur le sujet.
Une grande majorité de Français déjà convaincus
Pourtant, selon une enquête de l’institut BVA réalisée en février 2016, près de huit Français sur dix utilisent des médicaments génériques, et parmi ceux-ci, 93% en sont satisfaits. Il semblerait que le point de blocage se situe au niveau des médecins qui n’appliquent pas encore unanimement la prescription en DCI (dénomination commune obligatoire qui oblige depuis 2015 à inscrire le nom de la molécule plutôt que le nom de marque du médicament sur les ordonnances.) Une enquête réalisée par le magazine Que Choisir révèle en effet que seules 27% des lignes de prescriptions suivent cette règle, contre 85% chez les médecins d’Outre-Manche.
Éclaircir les zones d’ombre
Ainsi, subsisteraient quelques réflexes et barrières psychologiques quant à la confiance accordée aux médicaments génériques et notamment dans le cadre de pathologies graves ou chroniques : toujours selon BVA, seulement 47% des patients et 64% des médecins généralistes savent par exemple qu’il existe des médicaments génériques qui soignent le cancer.
« Il y a comme un paradoxe : près de huit Français sur dix utilisent des médicaments génériques, mais la note de confiance n’est que de 6,6 sur 10. L’enjeu de la campagne est d’éclaircir des zones d’ombre », explique Camille Ingous, chargée de communication de l’Assurance maladie au Journal du Centre.
Voir l’une des vidéos de la campagne : Qu’est-ce qu’un médicament générique ?