Médicament : ce que proposent les candidats PS et UMP

Suite de notre enquête sur les propositions de santé des candidats à la présidentielle.

Côté médicament, pour les candidats PS et UMP l’heure est encore aux économies…. Même si en réponse aux propositions du CSIS, les candidats à la présidentielle mettent aussi l’accent sur les biotech et les innovations de rupture.

Médicament : toujours des économies…

Sur le plan des produits de santé, les candidats UMP et PS affichent peu ou prou la même ligne de conduite : persévérer dans la politique d’ajustement de la pharmacopée, via des baisses de prix et de remboursements. « L’arsenal thérapeutique mérite d’être affiné, voire allégé dans une logique de santé publique, indique Jean-Marie Le Guen, le conseiller santé de François Hollande. Nous donnerons la priorité à des spécialités réellement innovantes, dont la sécurité et l’efficacité ont été largement démontrées. Nous laisserons une large place à la concertation. » Côté UMP, Philippe Juvin insiste pour sa part sur le potentiel d’économies lié au générique. « Il faut distinguer produits de marque et génériques, il existes des marges de manœuvre sur le prix des génériques, encore élevés en France. » Il souligne également la nécessité «  d’une négociation plus rapide et plus fluide sur les prix, ainsi qu’une meilleure adéquation entre utilité médicale et taux de remboursement. » Pour les industries de santé, ces prises de position semblent confirmer la tendance actuelle, celle d’une moindre reconnaissance de l’innovation incrémentale. En revanche, les candidats UMP et PS s’entendent pour garantir aux industriels « des règles du jeu stables et une visibilité de long terme », en termes de politique des prix et d’évaluation de la valeur médicale des produits de santé.

… mais des promesses fortes pour la filière industrielle

Visiblement, le poids stratégique des industries de santé est fortement pris en compte par les prétendants à l’Elysée. L’organisation du CSIS, bien accueilli par les acteurs de la filière, illustre la détermination de l’UMP à poursuivre sur cette voie. « Nous mettrons en oeuvre les 13 propositions du CSIS et nous améliorerons encore les dispositifs d’aide à la recherche », promet Philippe Juvin. Parmi elles, la réalisation d’un audit sur la fiscalité du secteur retient toutes les attentions, de même que l’affichage sur le secteur des dispositifs médicaux. Un fonds d’investissement va être créé pour améliorer le financement de projets innovants. D’autres mesures, comme le renforcement de la recherche translationnelle et clinique, l’essor des études de pharmaco-épidémiologie ou l’amplification des partenariats public-privé visent à accompagner les mutations du secteur des industries de santé vers un modèle plus ouvert sur des technologies connexes (MedTech, DM, TIC Santé…) et les innovations de rupture. Des enjeux dont le candidat du PS semble également avoir pris la mesure : François Hollande a annoncé le 22 février un plan de financement des entreprises de biotechnologie, avec de nouveaux mécanismes « pérennes et durables » d’investissement et d’allègements fiscaux. Il propose par exemple de relever de 15% à 25% le taux des investissements de R&D donnant droit au statut de jeune entreprise innovante et d’allonger la durée de défiscalisation.

Le financement, chaînon manquant de la campagne ?

Si les questions d’organisation des soins et de soutien à la filière industrielle sont clairement exposées par les candidats, on notera en revanche peu d’annonces concrètes sur le financement de la dépense de santé. « C’est une question-clé, qui devrait faire l’objet d’Etats généraux et peut-être d’une procédure de référendum », avance Philippe Juvin. Côté PS, François Hollande renvoie le sujet au contexte plus global de la réforme fiscale, avec la fusion annoncée de l’impôt sur le revenu et de la CSG, dont une partie serait affectée au financement de la protection sociale. Les candidats restent évasifs sur des débats difficiles, comme la place des assureurs complémentaires, le niveau de reste à charge des patients, la réforme des ALD ou encore le taux de progression des dépenses d’assurance-maladie.

Crédit photo : PS et UMP