Maladies chroniques : améliorer l’observance
Les patients chroniques le savent bien : prendre des médicaments, tous les jours pendant des mois voire des années, c’est contraignant. Seuls 40% des patients atteints d’une maladie chronique suivent les recommandations de leur médecin.
15 millions de Français sont concernés
Si nous vivons de plus en plus longtemps, en revanche nous souffrons davantage de maladies chroniques. Ainsi, la proportion de personnes déclarant avoir un problème de santé récurrent voire permanent est relativement élevée : 37 %. Avec l’âge, la situation s’aggrave puisque 73% des personnes âgées de 85 ans ou plus se disent concernées. Parmi
les principales maladies chroniques : l’asthme, les maladies rares,
les bronchites chroniques, le diabète, l’insuffisance rénale… En France, 15 millions de personnes sont concernées.
Nombreux sont les malades à sous-estimer l’impact et la gravité de la pathologie dont ils sont atteints. Autre explication encore : le déni, parfois même la révolte face à une maladie que nous n’acceptons pas. Et puis, il est aussi des maux qui n’empêchent pas, en dehors de phases de crise, de mener une vie normale. Cela ne facilite pas l’adhésion
thérapeutique puisque dans ces cas, l’interruption du traitement n’a pas de conséquence immédiate.
Selon le Pr Daniel Séréni, est considéré comme « bon observant », tout patient respectant au moins 80% de son ordonnance : le nombre de comprimés à prendre et le respect de la durée du traitement prescrit. Si on veut aller plus loin, d’autres nuances apparaissent : prendre ou pas ses médicaments au bon moment (avec le repas ou non, à jeun ou pas…).
Améliorer l’observance thérapeutique
Pour qu’une prise en charge soit efficace, la seule prescription n’est pas suffisante. Il faut permettre au patient de s’approprier son traitement. Parfois, le simple fait de changer la périodicité de la prise médicamenteuse
(passer de 3 fois par jour à seulement 2 fois, par exemple) peut améliorer considérablement l’observance.
Selon Claude Le Pen, « Il faut renforcer le lien avec le pharmacien et le médecin. ». Les patients observants suivent leur traitement parce qu’ils ont un lien étroit avec l’équipe qui les prend en charge, le prescripteur, ou le pharmacien… A contrario, les patients qui font du « nomadisme pharmaceutique », qui n’achètent pas leurs médicaments au même endroit, qui voient assez peu leur médecin et ont un contact assez lâche avec les professionnels de santé observent moins leur traitement que les autres.
Renforcer ce lien patient/professionnel de santé passe par la formation et l’éducation, peut-être aussi par la rémunération. On pourrait envisager des actes ou des visites de suivi, qui rentreraient dans la ROSP (rémunération pour objectif de santé publique). Il faudrait également mettre en place des actions ciblées sur certaines pathologies et sur certains patients ou populations à risque. Ainsi, une étude menée par QuintilesIMS et le CRIP en 2014 révèle des taux d’observance très différents selon les maladies, variant de moins de 30% pour l’asthme à plus de 80% pour l’hypertension artérielle. Les mesures incitatives à la prise du traitement pour des patients sont donc aussi importantes que la prescription de ceux-ci.
Sources :
http://www.observatoire-sante.fr/maladies-chroniques-les- risques/?platform=hootsuite