Lundi 12 novembre 2012, un nouveau seuil dans la lutte contre le dopage a été franchi à Paris. Une conférence internationale a jeté les bases d’une collaboration étroite entre les représentants des laboratoires pharmaceutiques et les acteurs de la lutte contre les pratiques de dopage.
Orchestré par l’Agence mondiale antidopage (AMA), le Ministère des sports, le Conseil de l’Europe et l’Unesco, le premier symposium international dédié au rôle de l’industrie pharmaceutique dans la lutte contre le dopage a réuni autour de la communauté antidopage les représentants de plusieurs grands groupes pharmaceutiques.
« Ce symposium doit être un moment fort pour faire prendre conscience à tous de l’impérieuse nécessité d’une collaboration la plus en amont possible entre l’industrie pharmaceutique et les autorités de lutte contre le dopage » a souligné la ministre des sports, Valérie Fourneyron.
Déjà en juillet 2010, une déclaration commune sur la coopération dans la lutte contre le dopage a été signée entre l’AMA et la Fédération internationale de l’industrie du médicament (FIIM). Puis en juillet 2012, l’Organisation de l’industrie des biotechnologies (OIB) et la FIIM ont lancé ensemble une campagne de coopération volontaire avec l’AMA. Le but ? Discerner les molécules ayant un potentiel dopant avant même qu’elles ne soient commercialisées. Selon Valérie Fourneyron, « une collaboration étroite avec l’industrie pharmaceutique » est nécessaire « afin d’anticiper la mise sur le marché de molécules potentiellement dopantes et la mise au point des méthodes de détection correspondantes. »
Le directeur de l’Institut biotechnologique de Troyes, Gérard Dine, affirme qu’il y a en cours, en France, deux programmes de coopération avec des firmes pharmaceutiques : l’un concerne une EPO synthétique et l’autre un procédé qui active la production d’EPO par voie rénale. « C’est la première fois qu’il y a une telle volonté affichée des grands groupes d’aller vers une politique de transparence en mettant en place un plan de gestion des risques par rapport aux molécules qui ont un potentiel dopant » se réjouit Gérard Dine.
Cependant, la secrétaire générale adjointe du Conseil de l’Europe, Gabriella Battaini-Dragoni précise qu’il ne sera pas possible de maîtriser le flot de nouvelles substances disponibles sur le marché uniquement en consolidant un partenariat avec les acteurs industriels : « Il est nécessaire de prendre action envers les acteurs du marché noir et les contrefacteurs ». Elle ajoute que le succès de la conférence de Paris passera par « une ratification large et rapide, y compris par les Etats non européens, de la convention Medicrime sur la contrefaçon des produits médicaux ».
Sources :
Dopage : l’industrie pharmaceutique appelée à s’unir à la lutte – Le Monde
Conférence internationale sur l’industrie pharmaceutique et la lutte contre le dopage : nouveaux partenariats pour un sport propre – Conseil de l’Europe
Crédit photo : slaghead – Flickr