Life Sciences : les grandes ambitions de Google dans la santé

C’est officiel depuis le 21 août dernier : Google veut devenir un acteur clé de la e-santé. Le géant américain vient de créer une société autonome dédiée au développement de nouvelles technologies de santé baptisée Google Life Sciences, et multiplie les accords avec de grands laboratoires. L’objectif annoncé : transformer notre façon de détecter, prévenir et traiter la maladie.

« Je suis heureux d’annoncer que l’équipe des sciences de la vie est à présent prête à quitter notre X lab, pour devenir une société autonome au sein du groupe Alphabet (le nouveau nom de Google pour désigner l’ensemble de ses activités, ndlr), avec à sa tête Andy Conrad ». Sergey Brin, l’un des fondateurs de Google, a utilisé le réseau social Google+ pour annoncer la création de sa filiale santé : Google Life SciencGoogle Life Sciences_investissementses. Dans un post daté du 21 août dernier, celui-ci affiche clairement les ambitions de cette nouvelle société : « si la structure change, l’objectif reste le même. L’équipe continuera de travailler main dans la main avec d’autres entreprises de santé pour développer de nouvelles technologies depuis le stade de la R&D jusqu’aux essais cliniques, dans l’espoir de transformer notre façon de détecter, prévenir et traiter la maladie ».

Depuis un an, la firme californienne multiplie en effet les initiatives dans le domaine de la santé, et y a consacré en 2014 près d’un tiers de ses investissements. Elle engage ainsi en septembre 2014 un premier partenariat avec le laboratoire américain AbbVie, pour mener des recherches sur les maladies neurodégénératives. En janvier 2015, elle s’allie au laboratoire Biogen afin d’étudier les facteurs de progression de la sclérose en plaques, grâce à l’utilisation de capteurs, algorithmes et Data. Mené depuis trois ans au sein du laboratoire X de Google, le projet de lentille de contact intelligente, capable de mesurer la glycémie des diabétiques, a convaincu le groupe Novartis qui a signé un accord avec Google en juillet dernier.

lentille intelligente_source Sergey BrinLe diabète, spécifiquement, fait l’objet d’un intérêt particulier de la part du groupe de Mountain View. Pandémie mondiale qui touche déjà 387 millions de personnes, le diabète pourrait concerner 600 millions d’êtres humains en 2035, et présente des opportunités intéressantes pour la e-santé en termes de prévention et d’accompagnement des malades, tant pour le suivi de leur glycémie (mesure du taux de sucre dans le sang) que pour améliorer l’observance des traitements. C’est pour ne pas manquer ce virage digital crucial que Sanofi a également signé un accord avec Google Life Sciences le 31 août dernier. Le groupe pharmaceutique français souhaite mettre à profit l’expertise de Google en matière de collecte et d’analyse des données pour « améliorer l’expérience du patient diabétique et ses résultats cliniques », selon les propos de Pascale Witz, responsable de la division « Diabète et cardiovasculaire » chez Sanofi.

Grâce à ces accords, dont la teneur reste savamment tenue secrète, Google se fraye un chemin dans le domaine de la santé, profitant de l’expertise des laboratoires pour progresser sur son propre domaine de compétences : le développement d’outils technologiques et l’exploitation des données.