Les pharmaciens pour la généralisation de la vaccination en officine
L’année dernière, l’enthousiasme pour la vaccination en officine contre la grippe, menée dans deux régions françaises, est une réussite pour les pharmaciens favorables à la sa généralisation.
L’USPO vote pour une généralisation
Depuis l’automne dernier, les pharmaciens des régions Auvergne-Rhône-Alpes et Nouvelle-Aquitaine sont autorisés à vacciner contre la grippe certaines populations à risque (personnes âgées, malades chroniques) disposant d’un bon de vaccination gratuite de l’Assurance maladie ou d’une ordonnance. Cette expérimentation de la vaccination anti-grippale dans 5 061 officines est un franc succès : fin janvier, 152 406 personnes avaient été vaccinées dans les deux régions expérimentatrices. Dans le détail : 55 415 personnes vaccinées en Nouvelle Aquitaine où plus d’une pharmacie sur deux participaient à l’expérimentation tandis qu’en Auvergne Rhône-Alpes 96 991 personnes sont concernées et près de 60 % des officines ont adhéré à cette campagne de vaccination.
Selon Gilles Bonnefond, président de l’Union des Syndicats de Pharmaciens d’Officine, le dispositif a permis quatre fois plus de vaccination que les 40 000 prévues initialement. Programmée pour trois ans, l’USPO souhaite que cette opération soit étendue à l’ensemble du territoire et destinée à tous les patients de plus de 15 ans, pas seulement les plus vulnérables.
Le syndicat MG France s’oppose à cette généralisation
Depuis 2008, les infirmiers ont l’autorisation de vacciner sans prescription du médecin, avec le même objectif : améliorer le taux global de vaccination des personnes à risque qui ne peuvent pas se rendre chez le médecin. Dans le Limousin par exemple, en Nouvelle-Aquitaine, une personne sur deux est vaccinée contre la grippe. Selon le syndicat des médecins généralistes MG France, cette campagne de vaccination anti-grippale n’est pas concluante. Chiffres à l’appui : toujours dans le Limousin, le taux de vaccination est resté stable (+ 3,76 %).
MG France regrette aussi un manque de suivi de cette vaccination. En effet, le médecin traitant n’est pas systématiquement informé de la vaccination de ses patients par le pharmacien ou par l’infirmière. Un problème que le dossier médical partagé (DMP) pourrait rectifier.
Huit nouveaux vaccins obligatoires dès 2018
Il a été démontré que la baisse de la couverture vaccinale entraîne la résurgence de pathologies infectieuses. Ainsi, des épidémies de rougeole ont éclaté en Italie où près de 4 500 cas dont 3 décès ont été recensés chez des non-vaccinés en 2017. En France, le ministère de la Santé souhaite lutter contre les anti-vaccins en rendant obligatoire dix injections sur deux ans chez les enfants. « Le risque est bien plus important à ne pas être vacciné » a déclaré Agnès Buzyn.
Selon l’Organisation Mondiale de la santé (OMS), 2 à 3 millions de vies ont été sauvées chaque année grâce aux différents produits injectés. 1,5 million de décès supplémentaires pourraient être évités en améliorant la couverture vaccinale.
Sources :
http://www.espaceinfirmier.fr/actualites/170706-huit-nouveaux-vaccins-obligatoires-des-2018.html