Les défis à relever de la nouvelle ministre de la Santé Agnès Buzyn

Les défis à relever de la nouvelle ministre de la Santé Agnès Buzyn

Nommée au lendemain de l’élection présidentielle dans le premier gouvernement d’Édouard Philippe, Agnès Buzyn vient de faire son entrée au ministère de la Santé. Entre les promesses de campagne dEmmanuel Macron à honorer, le budget de lAssurance maladie et la lutte contre les déserts médicaux : quels sont les grands chantiers qui attendent la ministre et son cabinet ?

Médecin hématologue et scientifique de renom, ex-présidente de la Haute Autorité de Santé (HAS) et de l’Institut national de lutte contre le cancer (INCA) : le CV exemplaire d’Agnès Buzyn n’est pas pour déplaire aux professionnels de santé, qui ont plutôt bien accueilli sa nomination au ministère de la Santé le 17 mai dernier. La ministre aura sans doute bien besoin de soutien pour mener à bien les réformes nécessaires à la sauvegarde de notre système de santé, dont elle connaît bien les rouages, et pour tenir les promesses de campagne du Président de la République.

Le budget de l’Assurance maladie

Le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale 2018 (PLFSS) constituera l’un des premiers chantiers majeurs de la ministre, qui hérite du déficit de 5,8 milliards d’euros de l’Assurance maladie. D’après le programme d’Emmanuel Macron, 15 milliards d’euros d’économies devront être réalisés, « sans déremboursement de soins inutiles ni de suppression de postes de soignants ». Au contraire, il faudra respecter l’engagement du candidat Macron de mieux rembourser l’optique et les prothèses dentaires et auditives : à ce sujet la ministre a d’ores et déjà annoncé un objectif de reste à charge zéro d’ici 2022, et une concertation avec l’ensemble des parties prenantes qui doit débuter au mois de septembre.

Le tiers payant généralisé

Mesure phare portée par l’ex-ministre de la Santé, Marisol Touraine, la généralisation du tiers payant à l’ensemble des assurés devait entrer en vigueur le 1er janvier 2017. Mais la complexité de sa mise en place et l’opposition de la majorité des médecins et professionnels de santé n’a cessé de la fragiliser. Pour le nouveau gouvernement, le tiers payant n’est plus une priorité, il devrait être étendu mais rester facultatif, Emmanuel Macron préférant l’idée d’un tiers payant « généralisable » plutôt que « généralisé ». Une position qui devrait permettre d’entamer une relation apaisée entre le gouvernement et les médecins libéraux.

La lutte contre les déserts médicaux

C’est l’une des priorités de la ministre et une promesse de campagne du candidat Macron : remédier au problème des déserts médicaux en encourageant la création de maisons de santé pluridisciplinaires, et en révisant le numerus clausus d’étudiants admis en deuxième année de médecine. Reste à savoir si le gouvernement passera à l’action sur ces deux mesures.

La prévention

Dans son programme, Emmanuel Macron promettait de faire de la prévention une priorité de son quinquennat, prenant acte du retard français dans ce domaine. Des mesures et une part du budget devront ainsi être consacrés à la prévention des maladies chroniques (hypertension, diabète, Alzheimer), et à une politique efficace de lutte contre le tabagisme et l’alcoolisme.

Innover grâce au numérique

Développer la télémédecine, permettre l’avènement d’une médecine prédictive, fluidifier le parcours de soin pour les patients atteints d’affections longue durée, décloisonner la médecine de ville et l’hôpital, développer l’ambulatoire… Autant de pistes d’amélioration de notre système de soins défendues par l’actuel Président que la ministre devra creuser au cours de son mandat.