1983, l’institut Pasteur identifie le virus du Sida. Le quotidien des malades était à l’époque particulièrement difficile.
Trente ans plus tard, vivre avec le sida n’a plus aucune commune mesure.
Sur les vingt dernières années seulement, l’espérance de vie des patients a augmenté de treize ans et la mortalité a chuté de 40 %. Cette évolution a été rendue possible par la recherche et le progrès des solutions thérapeutiques.
Côté traitement, le Sida présente deux difficultés majeures. Premièrement, il affaiblit les défenses immunitaires. Privé d’une partie des soldats chargés de défendre l’organisme, le corps ne peut plus repousser les infections. Deuxièmement, les nombreuses mutations du virus ont réduit à néant plus d’un espoir de trouver une parade médicale.
Toutefois, les avancées de la science ont permis de faire reculer le Sida. Depuis l’AZT en 1987, premier espoir de ralentir la progression de la maladie, six classes thérapeutiques et plus de vingt-cinq antirétroviraux ont vu le jour. Au milieu des années quatre-vingt-dix, de nouveaux moyens de lutte apparaissent avec les trithérapies. Mais le virus résiste encore dans 5 % à 10 % des cas. En 2003, la tentative de vaccin échoue, mais elle ouvre de nouvelles pistes de recherche.
Les polythérapies antirétrovirales empêchent désormais le VIH de se multiplier. Or, si le virus ne prolifère pas, le système immunitaire survit plus longtemps. Fin 2012, un peu moins de dix millions de malades avaient accès aux traitements dans les pays émergents, affirme l’OMS. Un chiffre qui devrait passer à vingt-six millions selon les objectifs fixés pour 2013.
Côté recherche, plus de cent essais cliniques sont en cours dans le monde. Deux tiers d’entre eux se concentrent sur une trentaine de candidats vaccins. Mais la guerre contre le virus reste rude et chaque mutation du virus peut changer partiellement la donne. Fin octobre, une étude parue le magazine scientifique Nature offre des résultats encourageants. Des chercheurs américains ont réussi à faire disparaître toute trace du virus chez des singes, pendant plusieurs mois, en leur injectant des anticorps très puissants. Se pose maintenant la question de l’effet du traitement sur l’homme.
Le défi de demain : mettre au point les nouvelles combinaisons thérapeutiques qui permettront de déjouer les résistances du virus. Car, malgré les avancées, le Sida a déjà coûté la vie de trente millions de personnes. Et il continue de causer 1,8 million de décès chaque année.
Aller plus loin :
• Faits et chiffres publiés par l’OMS : http://www.who.int/features/factfiles/hiv/facts/fr/
• Étude dans Nature : http://www.nature.com/nature/journal/vaop/ncurrent/full/nature12703.html