L’automédication, en passe de bouleverser le secteur de la santé ?

Accusant un certain retard par rapport à leurs voisins européens, les Français sont néanmoins de plus en plus nombreux à recourir à l’automédication. Potentiel de croissance important, prix parmi les plus bas d’Europe : le troisième Observatoire Européen sur l’Automédication en 2014 révèle que le contexte est favorable à une hausse du marché des médicaments non remboursés pour des maladies bénignes.

 L’Afipa, Association française de l’industrie pharmaceutique pour une automédication responsable, publie la troisième édition de l’Observatoire européen sur l’automédication. Une étude, réalisée par Celtipharm, qui rend compte de la situation de l’automédication dans huit pays européens et révèle que l’Hexagone reste à la traîne par rapport à ses voisins.

En effet, malgré des conditions propices à son essor comme le niveau de prix bas (4,58€ pour un produit d’automédication en moyenne contre 6,16€ dans les autres pays européens) et un potentiel important de développement, le marché du « selfcare » reste fragile et stagne en 2014. Il ne représente ainsi que 15,4% (-0,29%) du marché français en volume contre 32,3% pour la moyenne européenne des pays observés. La consommation en automédication par habitant et par an est inférieure à la moyenne européenne (et deux fois moins élevée notamment que celle de nos voisins d’outre-Manche).

Des usages en mutation grâce à Internet 

Pourtant, la prise de médicaments non remboursés pour des maladies bénignes est une question clef pour l’État, qui y voit un moyen de se désengager progressivement du remboursement des dépenses de santé. « Ce blocage est lié à l’absence de changement règlementaire notable (aucun délistage en 2014) et d’une véritable volonté politique », analyse l’étude. Suite à ces observations, l’Afipa a émis plusieurs recommandations allant dans le sens d’un encouragement volontariste, avec notamment la mise à disposition d’une offre de médicaments dédiée ; une aide à la dispensation des pharmaciens et formation des professionnels de santé ; une mise en place d’un observatoire des prix publics ou encore la mise en œuvre d’une communication à destination des patients.

 Reste que les usages changent, notamment grâce aux nouvelles technologies et à Internet, devenu l’une des principales sources de renseignement sur les questions de santé pour les utilisateurs : une requête sur vingt concerne ainsi le domaine de la santé, alors que 80% des contenus de santé proviennent des internautes eux-mêmes. À charge des laboratoires pharmaceutiques de développer leur visibilité en ligne, et d’apporter des réponses aux internautes en travaillant leur capital confiance.

 

Pour en savoir plus sur l’automédication, visitez le site de l’Afipa (Association Française de l’Industrie Pharmaceutique pour une Automédication Responsable) – http://www.afipa.org/