Les nouvelles technologies de santé pourraient permettre de gérer les problèmes de démographie médicale. Encore faudrait-il pour cela imaginer un modèle économique et trouver des financements.
Face aux défis du vieillissement de la population, de la nécessité de produire les meilleurs soins au meilleur coût et de soigner les patients vivant dans les « déserts médicaux », les technologies de télécommunication appliquées à la santé apportent de nombreuses réponses.
En effet, il est techniquement possible, aujourd’hui, de déployer des systèmes de prévention, prédiction et détection à distance : mesure et surveillance de paramètres biologiques, suivi local à domicile… Dans un avenir proche, des dispositifs médicaux communicants pourront prendre en charge la surveillance médicale des patients, voire le suivi et le contrôle de leur adhérence à une prise de traitement. Enfin, des applications contrôlant l’efficacité des traitements pourraient un jour être déployées.
La « médecine à distance » se développe également. Le Centre Hospitalier Universitaire Trousseau de Tours est parvenu à mettre en place une technologie innovante pour réaliser à distance des échographies et faciliter l’accès au diagnostic médical. Cet appareil se présente sous la forme d’un bras robotisé auquel est fixée une sonde. Un échographiste pourra la manier à distance comme s’il était installé à côté du patient. L’objectif : lutter contre les effets de la désertification médicale dans les zones rurales de la région Centre. Mais cela n’a pu se faire que grâce à des fonds de la recherche spatiale européenne, d’un montant de 100 000 euros. Car à ce jour, la télémédecine ne dispose d’aucun tarif de remboursement de la part de la sécurité sociale. Elle est orpheline de tout modèle économique. Pourtant, les filières industrielles innovantes sont créatrices de valeur et de croissance. Encore faut-il pouvoir en garantir la mise en place administrative. Il est urgent d’inventer un modèle économique pour intégrer durablement la e-santé dans le paysage médical, car elle est un moyen d’assurer une égalité d’accès aux examens médicaux. Pour le moment, les soutiens qui lui sont dévolus sont encore limités et les solutions dénichées par quelques médecins précurseurs sont peu aidées et mal encadrées. La prise de conscience de leur intérêt doit s’intensifier…