Critiquer la France semble une tendance à la mode. Pourtant, l’hexagone a de quoi se vanter : un marché pharma bien classé dans le monde et un système de santé doté de qualités notables. Investisseurs bienvenus !
En 2012, le nombre des investissements étrangers en France – tous secteurs confondus – s’est maintenu. Quant aux investissements étrangers dans la pharma en France, après une forte croissance observée de 2007 à 2011, une légère inflexion se fait sentir en 2012. Si la crise au niveau européen peut être rendue responsable de cette baisse, il n’en reste pas moins que l’on peut se poser quelques questions concernant l’avenir. Cette diminution des investissements étrangers en France est-elle purement conjoncturelle ? Le marché français de la pharma a-t-il encore de quoi attirer les investisseurs créateurs d’emploi en France ? Christine Bagnaro, directrice de la branche santé de l’Agence Française pour les Investissements Internationaux (AFII), est affirmative.
A la recherche des investisseurs
Agence publique créée en 2001, sous tutelle des ministères des finances, du budget et de l’industrie, « l’AFII» défend l’attractivité économique de la France à l’étranger. « Notre mission est d’attirer et d’aider les investisseurs – au sens industriel du terme – à venir développer leur activité en France pour créer de l’emploi. », explique Christine Bagnaro. Biologiste de formation, elle est en charge – au sein de l’agence – du marché français de la santé, incluant les Biotechs, la pharma, les entreprises de matériel médical et du diagnostic. En partenariat avec les agences régionales de développement économique, l’agence coordonne et accompagne les entreprises dans le processus d’implantation en France. « Pour aller chercher les investisseurs étrangers nous avons un réseau 27 bureaux et correspondants, un peu partout dans le monde, aux USA, au Canada, en Europe, Asie et Inde. » ajoute-t-elle. Et pour les attirer , il faut savoir parler avec lucidité des atouts de la France en les comparant aux autres pays de l’OCDE . « C’est très à la mode de critiquer ce qui se passe en France., commente Christine Bagnaro, mais notre mission est de mettre en valeur les atouts de la France, souvent méconnus à l’étranger ».
Atouts à la française
Parmi les facteurs attractifs, il y a d’abord la place du marché français de la pharma dans le monde : « Le marché de la pharma français est au coude à coude avec l’Allemagne, et même 1er européen, rapporte Christine Bagnaro. La France est leader mondial du vaccin, en termes de marché, 4ème marché mondial du médicament, 5ème mondial pour les dispositifs médicaux, 1er européen des médicaments vétérinaires » ajoute-t-elle.
Certains facteurs sont reconnus comme attractifs par les entreprises étrangères elles-mêmes. « Les étrangers admettent que la France affiche depuis quelques années une volonté de mieux communiquer, de développer son attractivité » remarque Christine Bagnaro. Par ailleurs, la chaîne de valeurs de développement des produits de santé en France a un ancrage solide. « On parle de plus en plus de médecine translationnelle : ce lien entre chercheurs et praticiens existe depuis très longtemps en France avec les CHU et maintenant les IHU; c’est dans les gènes de notre pays. Les chercheurs et praticiens en France sont connus pour avoir reçu une formation très qualitative» ajoute Christine Bagnaro. Autre point valorisant : le système de santé français a longtemps été reconnu 1er système de santé dans le monde par l’OCDE. Il reste un des meilleurs en termes d’accès aux soins, et aussi de technicité. « Et rappelons aussi que l’APHP est le premier réseau hospitalier d’Europe », termine Christine Bagnaro.
Enfin la tradition française de production pharmaceutique est historiquement renommée. Des générations de chimistes et de biologistes ont construit cette réputation en France. Reste un domaine dans lequel la France pourrait progresser : celui de la bio-production. « Nous sommes encore derrière les USA, la Chine, l’Irlande, sur ces nouveaux marchés. Nous étions il y a peu le 1er producteur européen de médicaments avant que les pays producteurs de biotechs passent devant. »
Autre carte décisive : le crédit d’impôt recherche, argument de plus pour faire venir les investisseurs étrangers, puisqu’il soutient ceux qui font de la recherche en France.
Crédit Photo : LEEM