InnovSanté : la première start-up qui développe la e-santé hospitalière

InnovSanté : la première start-up qui développe la e-santé hospitalière

La start-up rémoise InnovSanté multiplie les projets de e-santé innovants, parmi lesquels un passeport santé digital. Leur objectif : fluidifier le parcours de soin, optimiser l’hôpital par le numérique et générer des économies de santé publique conséquentes. Entretien avec Adnan El Bakri, CEO et co-fondateur.

Vous êtes interne en chirurgie urologique et étudiant-chercheur en cancérologie au CNRS, vos associés sont infirmier hospitalier et consultant en e-santé. Comment vous est venue l’idée de fonder InnovSanté ?

Le projet est né en 2015 : nous avons eu l’envie d’initier une réflexion sur la e-santé au sein du CHU de Reims. Petit à petit, une vingtaine de personnes nous ont rejoint, étudiants, pharmaciens, personnel de l’administration, et ont émergé de ces conversations pluridisciplinaires de nombreuses idées d’applications susceptibles de simplifier le parcours du patient et d’optimiser l’hôpital par le numérique. Notre souhait : assurer plus d’efficacité pour l’hôpital et générer des économies pour le système de santé publique. C’est ainsi qu’InnovSanté est née, pour nous permettre de structurer les initiatives que nous avions envie de porter, avec l’ambition d’être la première start-up positionnée sur la e-santé intra-hospitalière.

Vous avez d’ores et déjà développé plusieurs applications. La première est baptisée HospiNote et sera testée dès octobre à Reims. En quoi consiste ce projet ?

HospiNote souhaite remplacer les questionnaires de satisfaction papier que remplissent les patients à la sortie de leur hospitalisation par une solution digitale, sur tablette. Nous avons constaté que seuls 40% des patients remplissent ces questionnaires, qui sont chronophages et peu intuitifs. Le traitement des données ainsi récoltées n’était par ailleurs pas optimal. Nous avons donc transformé ce questionnaire : la patient répond désormais sur une tablette, avec un système de notation simplifié. Une plateforme de pilotage permettra de générer des statistiques en temps réel et pourra émettre des alertes en cas de dysfonctionnement dans l’hôpital, permettant aux services de réagir rapidement. C’est pour nous un premier pas essentiel vers la digitalisation de l’hôpital.

Une seconde application baptisée OhMyBlood sera également lancée en version bêta dans quelques semaines. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Cette application a pour objectif de connecter le don du sang et de gérer les stocks et les besoins des établissement français du sang en temps réel. Il n’existe aujourd’hui pas de centralisation de la gestion des stocks de sang et l’EFS n’a pas de visibilité en temps réel sur ses stocks en fonction des groupes sanguins. Nous avons donc imaginé une plateforme qui permet de gérer les stocks en temps réel, d’envoyer des notifications en cas de pénurie, de mettre en relation les établissements français du sang et la population. Le but est également de recruter de nouveaux donneurs tout en géolocalisant les donneurs en fonction des besoins selon les groupes sanguins.

Enfin, votre projet le plus ambitieux est un passeport santé numérique, qui pourrait fusionner avec la carte vitale des patients. En quoi consiste cette solution de dématérialisation ?

Ce projet, baptisé Passeport Vital (en anglais MyHealthcarePassport) est la première vision d’un vrai projet de Big data français (participatif, prédictif, analytique, préventif et épidémiologie ciblée) que nous souhaiterions développer avec l’assurance maladie. Il ne s’agit pas de remplacer le dossier médical partagé, mais de créer un outil complémentaire, qui permettrait de dématérialiser tout le parcours santé d’un patient, via un passeport santé qui nous suivrait toute notre vie. Nous avons proposé de faire évoluer la carte vitale existante vers une version 2.0 grâce à un QR code et de nombreuses fonctionnalités. Sur cette nouvelle interface unique, on retrouverait un profil d’urgence, un carnet numérique de vaccination, une fiche pharmaceutique, les prescriptions et traitements, les ordonnances numériques… Mais elle permettrait également de prendre des rendez-vous médicaux, d’assurer le suivi des paramètres vitaux des patients, le tout en s’assurant que cette interface (traduisible en plusieurs langues) soit accessible à tous les acteurs du parcours de soin et qu’elle puisse être mise à jour par les médecins, pharmaciens ou encore l’hôpital.

 

Pour aller plus loin :

www.innovsante.com