Impression 3D des médicaments, l’avenir des laboratoires pharmaceutiques

Impression 3D des médicaments, l’avenir des laboratoires pharmaceutiques

D’abord cantonné à de la résine chauffée, l’impression 3D se tourne peu à peu vers de nouveaux matériaux comme la matière organique. Une méthode permettra bientôt d’imprimer des pilules personnalisées en fonction des besoins précis des patients.

Impression 3D de médicaments pour les essais cliniques

Une nouvelle technique développée à l’université du Michigan permet d’imprimer des doses précises de médicaments sur des surfaces variées, sur un patch par exemple. Les chercheurs ont testé leur méthode sur des médicaments utilisés contre le cancer : celui imprimé en 3D détruisait des cellules cancéreuses aussi efficacement qu’un médicament classique. Le procédé fonctionne également avec des molécules qui ne sont pas assez solubles pour être produites par les méthodes traditionnelles.

De nouveaux médicaments pourraient ainsi voir le jour, grâce à des molécules qui ne sont pas encore testées car elles ne se dissolvent pas correctement avec les approches habituelles. Selon Max Shtein, chercheur à l’université du Michigan : « Les entreprises pharmaceutiques ont des bibliothèques de millions de composés à évaluer, et l’un des premiers tests est la solubilité. Environ la moitié des nouveaux composés échouent à ce test et sont exclus ». Les entreprises pharmaceutiques pourraient donc utiliser l’impression 3D pour leurs essais préliminaires.

Impression 3D de médicaments personnalisables

En août 2015, la FDA (Food and Drug Administration), en charge du contrôle et de la réglementation du médicament aux États-Unis, avait donné son accord pour un médicament imprimé en 3D, un antiépileptique. Ici, l’impression 3D change la structure physique de la pilule produite en utilisant des couches de poudre, déposées les unes sur les autres. Grâce à cette méthode, la pilule est plus poreuse : le médicament se dissout plus rapidement au contact d’un liquide, ce qui permet d’avaler plus facilement de fortes doses. Cela permet aux personnes souffrant de dysphagie, un problème pour avaler les pilules, ce qui est courant chez les épileptiques, de prendre plus facilement leur médicament.

La pilule poreuse pourrait également être intéressante pour d’autres médicaments difficiles à avaler par des patients qui ont un trouble de la déglutition ou pour les enfants. L’impression 3D permet aussi une médecine plus personnalisée. Ainsi, en ajustant le logiciel avant l’impression, les hôpitaux et les pharmaciens pourraient choisir les doses et imprimer des pilules en fonction des besoins spécifiques des patients. Une impression 3D à la demande permettrait d’ajuster le dosage en fonction du patient, voire d’associer différentes molécules en une seule pilule. Ce serait particulièrement intéressant pour des malades qui prennent beaucoup de médicaments dans la même journée.

 

Sources : 

https://www.futura-sciences.com/sante/actualites/medecine-nos-medicaments-seront-ils-bientot-imprimes-3d-62328/

https://www.franceinter.fr/emissions/les-savanturiers/les-savanturiers-15-octobre-2017

http://sciencepost.fr/2017/10/nos-medicaments-bientot-imprimes-3d/