Décidément dans le domaine de la santé, nombreuses sont les bonnes idées et les bonnes intentions qui se révèlent contre-productives. Dans le domaine de l’industrie pharmaceutique, étant donné les sommes en jeu, leurs impacts peuvent être considérables ;
Il en va ainsi de la taxe sur la promotion des médicaments qui, au départ, avait pour intention de pénaliser les entreprises qui abusaient de la promotion des médicaments en « surinvestissant ». Depuis cette période, beaucoup de choses ont changé et ces « surinvestissements » ont quasiment disparu. Restent les conséquences… Par un tour de passe-passe dont notre pays a le secret, la taxe sur la promotion touche aujourd’hui les entreprises les plus méritantes et épargnent les grands groupes.
Effectivement, cette taxe est calculée sur un ratio dépenses/chiffre d’affaires. Ainsi lorsque vous augmentez vos dépenses de promotion, vous payez plus de taxes ; C’est logique et en ligne avec la philosophie du législateur. En revanche ce que ces derniers semblent avoir oublié, c’est que dans un ratio, il n’y a pas seulement un numérateur mais aussi un dénominateur. Ainsi lorsque vous baissez votre chiffre d’affaires, votre ratio augmente et vous payez plus de taxes… Assez surprenant.
Ainsi, lorsque vous avez des prix très bas, vous payez beaucoup plus de taxes que si vous aviez des prix plus élevés. Ainsi lorsque vous déremboursez un produit, vous payez plus de taxes que si vous l’aviez maintenu au remboursement. Ainsi si vous lancez un nouveau produit (a priori moins cher et/ou plus efficace pour la collectivité), vous payez plus de taxes que vos concurrents. Ainsi si vous décidez de baisser le prix d’un de vos produits, vous payez plus de taxes…
Plusieurs industriels ont, en leur temps, tiré la sonnette d’alarme sur le calcul de cette taxe sur la promotion… Sans succès.
Merveilleux pays qui arrive à faire le contraire de ses intentions… Sans que personne ne s’en émeuve…