Deux ans après l’adoption de la loi HPST (Hôpital, Patient, Santé, Territoires) qui a permis d’apporter un regain d’intérêt pour l’éducation thérapeutique du patient (ETP) et de lui octroyer sa légitimité dans le parcours de soin, une étude de L’Observatoire de la Régionalisation montre que son déploiement pratique n’est toujours pas optimal.
Pour rappel : l’éducation thérapeutique du patient, qu’est ce que c’est ?
Le rapport « Pour une politique nationale d’éducation thérapeutique du patient » datant de 2008 reprend la définition consensuelle du rapport de l’OMS Europe : « L’éducation thérapeutique a pour objet de former le malade pour qu’il puisse acquérir un savoir faire adéquat, afin d’arriver à un équilibre entre sa vie et le contrôle optimal de sa maladie. L’éducation thérapeutique du patient est un processus continu qui fait partie intégrante des soins médicaux. L’éducation thérapeutique du patient comprend la sensibilisation, l’information, l’apprentissage, le support psychosocial, tous liés à la maladie et au traitement. La formation doit aussi permette au malade et à sa famille de mieux collaborer avec les soignants. »
L’éducation thérapeutique du patient a pour objectif d’apprendre aux patients à gérer au mieux leur vie avec une maladie chronique. Ceci a pour but de les aider, ainsi que leurs familles, à comprendre leur maladie et leur traitement, à collaborer ensemble et à assumer leurs responsabilités dans leur propre prise en charge, dans le but de les aider à maintenir et améliorer leur qualité de vie. Ce sont les professionnels de la santé qui transmettent leurs savoirs et leur savoir-faire au patient.
Selon la loi HPST, l’éducation thérapeutique est déclinée selon trois modalités opérationnelles :
- Les programmes d’éducation thérapeutique au sens strict, dont le développement est placé sous la responsabilité des ARS.
- Les programmes d’apprentissage, qui constituent le « volet médicamenteux » de l’éducation thérapeutique et qui sont proposés par les laboratoires pharmaceutiques. Ils ont pour objectif « l’appropriation par les patients des gestes techniques permettant l’utilisation de certaines spécialités pharmaceutiques. »
- Les actions d’accompagnement et de soutiens aux malades, ou à leur entourage, dans la prise en charge de leur maladie et dont le cadre légal et le contenu ne sont toutefois pas encore définis.
Des obstacles d’ordre financiers :
Selon l’Observatoire de la Régionalisation, ces actions tardent à se mettre en place. Deux ans après l’adoption de la loi HPST (adoptee le 23 juin 2009), le décret d’application encadrant les conditions de leurs mises en œuvre n’a toujours pas été publié.
L’Observatoire de la Régionalisation note plusieurs obstacles qui entravent son déploiement :
- L’« entonnoir budgétaire » dans lequel se trouvent actuellement les finances publiques ne présage pas d’un bel avenir pour les financements consacrés à l’ETP.
- L’approche des programmes d’ETP est très centrée sur l’hôpital. En effet 75 % des programmes validés sont portés par des structures hospitalières publiques ou privées.
- Les sources de financement de l’ETP sont éclatées et manquent de flexibilité « avec des enveloppes non fongibles entre les secteurs hospitaliers et ambulatoires. »
De plus concernant les programmes d’apprentissage, l’Observatoire de a Régionalisation note des barrières d’entrée importantes pour les laboratoires pharmaceutiques liées à des exigences règlementaires élevées, imposées par la loi HPST (coûts de mise en œuvre élevé des programmes, participation effective des patients aux programmes.)
Pour en savoir plus :
Etude de l’Observatoire de la Régionalisation
Crédit photo : Flickr / Cookiepediachef