E-santé : l’hôpital à l’ère de la télémédecine

Selon un récent sondage, quatre Français sur dix sont favorables à cette nouvelle façon de consulter en vidéo-conférence, tandis que le gouvernement souhaite en faire un pilier du développement des soins ambulatoires.

Hôpital et télémédecine

L’hôpital gériatrique des Magnolias dans l’Essonne teste ce dispositif depuis 2012 avec cinq établissements d’hébergement pour personnes âgées, type Ehpad. Valérie Bourdineau, en charge de son développement, voit diminuer les délais d’attente pour obtenir un rendez-vous médical : deux semaines seulement pour la télémédecine, soit huit fois moins qu’une consultation classique. Cette consultation à distance permet également d’éviter la fatigue et le stress d’un transport à l’hôpital, et de favoriser le maintien à domicile, en particulier pour les personnes âgées. De nouveaux partenariats avec une dizaine d’autres établissements spécialisés devraient être conclus d’ici à la fin de l’année.
Lui aussi pionnier dans l’E-santé, le centre hospitalier de Dreux, qui compte aujourd’hui huit spécialités engagées en télémédecine, a signé une convention avec plusieurs structures pénitentiaires d’Eure-et-Loir. Cela permettrait qu’un diagnostic soit établi et qu’une prescription soit délivrée sans que le détenu ne quitte la prison. Contre un transfert sous escorte policière estimé à 800€, un système de vidéo-consultation à 5 500 € permettrait de réduire le coût de la consultation et le risque d’évasion.

Télémédecine et chirurgie ambulatoire

Développée en collaboration avec le CHU de Bordeaux, la solution de télémédecine Satelia facilite la communication entre les patients et le personnel infirmier en chirurgie ambulatoire. La veille de son intervention, le patient reçoit un SMS avec un lien qui le dirige vers les recommandations d’usage. Post-opération, il reçoit un nouveau SMS le lendemain pour mesurer en 5 minutes sa perception de la douleur, son ressenti physique et psychologique. Ces données sont envoyées sur une plateforme numérique sécurisée qui signale aux soignants les personnes à appeler en priorité. En moyenne, seulement 10 à 15 % des patients ont besoin d’un suivi prolongé. Résultat : le nombre d’appels passés par les infirmiers a été divisé par six grâce à cette solution. 150 interventions chirurgicales sont désormais suivies à distance chaque semaine.

Autre solution made in France de suivi et surveillance des patients à domicile, Linkeos est développé en partenariat avec la clinique Saint Charles Lyon et l’hôpital privé Natécia. Suite à l’intervention, le patient rentre chez lui avec des objets connectés et une tablette tactile fournis par l’hôpital. Il remplit deux fois par jour un questionnaire de santé en ligne et renseigne à distance sa température, sa tension voire sa saturation en oxygène. Objectifs : réduire la durée et le coût d’hospitalisation, améliorer la convalescence du patient et le monitorer avec des alertes en cas de situation anormale. Depuis 2016, cette solution est testée en chirurgie vasculaire, digestive gynécologique, obstétrique et urologique.

 

Sources : 

https://objectifaquitaine.latribune.fr/innovation/2018-06-11/e-sante-la-telemedecine-de-satelia-au-chevet-de-la-chirurgie-ambulatoire-781080.html

http://www.europe1.fr/sante/dans-lessonne-cet-hopital-teste-la-telemedecine-depuis-cinq-ans-3462932