E-santé en Europe : le bilan de l’OMS

E-santé en Europe : le bilan de l’OMS

 

L’Europe n’a pas manqué le virage de la e-santé. Le rapport 2016 de l’OMS sur la e-santé dans la région Europe montre que de gros progrès ont été réalisés dans la diffusion de solutions technologiques pour améliorer le suivi des patients, l’observance des traitements et la prévention.

Dans son rapport annuel portant sur la e-santé dans la région Europe (53 pays interrogés : les pays membres de l’UE, les pays d’Europe méditerranéenne, les pays de l’Est), l’OMS salue la progression notoire de ce secteur : en effet 70% des pays (soit 30 états) ont une politique ou un plan national portant sur la e-santé, 69% disposent de budgets spécifiques pour développer cette politique, et plus de 80% proposent des formations initiales et continues sur la e-santé. Les chiffres clefs du rapport prouvent ainsi l’existence d’un appétit croissant pour la e-santé en Europe, mais aussi le besoin urgent de légiférer pour encourager et encadrer son développement.

Le dossier de santé électronique

Elément clef du système de santé à l’ère numérique, gage d’une bonne prise en charge et d’un suivi optimisé des patients, le dossier médical numérisé existe dans la plupart des pays de la région Europe. Plus de la moitié des pays interrogés (59%) ont mis en place un système de dossier de santé électronique, et près des trois quarts d’entre eux ont légiféré quant à l’usage de celui-ci. Mais 53% n’ont toujours pas de loi qui autorise les individus à accéder à leur propre dossier. Pour la moitié d’entre eux, le frein à une amélioration de ce dispositif est budgétaire.

Santé mobile

Même engouement pour les applications mobiles de santé, dont les usages ne cessent de se banaliser : pour consulter un dossier de santé électronique par exemple (+25% d’usages depuis 2009), ou encore se faire rappeler un rendez-vous médical (+21%). Près de la moitié des pays interrogés portent ainsi un programme de développement de la m-santé, mais 73% ne disposent toujours pas d’une entité capable de réguler ce marché en termes de qualité et de sécurité. Un manque pointé du doigt par l’OMS qui appelle les pays membres à instaurer un contrôle systématique de l’efficacité et de l’impact de ces applications.

Les médias sociaux

Un chapitre complet du rapport est consacré à l’usage des médias sociaux, qui servent de plus en plus de plateformes d’information sur la santé, voire d’outil de prévention ou d’alerte sanitaire. Seulement six états ont instauré une politique nationale pour encadrer ces usages des médias sociaux.

Le principal message envoyé par ce rapport porte ainsi sur le besoin d’un engagement politique plus fort sur le sujet de la e-santé : légiférer sur l’utilisation des données de santé, encadrer la mise sur le marché des applications de santé mobile et élaborer une stratégie e-santé « inclusive et intersectorielle », qui réponde aux objectifs de santé mondiale pour 2020 fixés par l’OMS, et qui replace le patient au cœur du parcours de soin.

 

Source

La e-santé en Europe : rapport de l’OMS 2016