La préoccupation de l’industrie pharmaceutique pour les questions de développement durable ne date pas d’aujourd’hui. Depuis une dizaine, voire une quinzaine d’années, les laboratoires ont engagé une réflexion sur le sujet.
En effet, leur activité provoque un certain volume de pollution : production industrielle de médicaments, rejets de produits chimiques dans l’atmosphère, gestion des déchets, traitement des eaux usées dans lesquelles on retrouve des agents médicamenteux… Pour faire face à ces problématiques, l’industrie tente d’imposer une série de bonnes pratiques. Aujourd’hui, la plupart des grands laboratoires travaillent activement à réduire l’impact de leur activité sur l’environnement. Les illustrations ne manquent pas.
Début octobre, les Laboratoires Expanscience ont reçu le niveau « exemplaire » dans le cadre de l’évaluation AFAQ 26000, une reconnaissance de « l’éco-conception de tous les nouveaux produits » de la marque, affirme le laboratoire. De son côté, Sanofi a mis en place depuis plusieurs années un programme de décontamination des eaux sur les sites de production des vaccins et médicaments. Quant à Pfizer, l’entreprise a reçu la note 91/100 pour son action contre le changement climatique, décernée en 2013 par l’ONG Carbon Disclosure Project. Quasiment tous les sites internet des grands laboratoires comportent désormais une section dédiée à la responsabilité et à la protection de l’environnement.
Une tendance soulignée par le cabinet de conseil Roland Berger dans un rapport sur la compétitivité de l’industrie pharmaceutique française. L’une des clefs de la croissance future de toute la filière repose sur la valorisation des « critères environnementaux et sociaux de la production pharmaceutique » dans l’Hexagone, affirment les experts. Signe que les acteurs français ont pris la question du développement durable à bras le corps. Utilisation d’emballage en matières recyclées, contrôle des rejets dans l’air et dans l’eau, gestion de l’élimination des déchets de médicaments… Les solutions s’appliquent à tous les niveaux de la chaine logistique.
Car la gratification qui résulte de tels efforts est à la fois d’ordre environnemental et financier.
En 2006, le groupe britannique GSK se lance dans une vaste opération pour réduire son empreinte carbone. Les usines françaises sont mises à contribution. En cinq ans, le site d’Evreux, en Haute-Normandie, investira quelque 2,5 millions d’euros pour concourir aux objectifs du groupe. Ce qui se traduira par des économies sur l’énergie chiffrée à cinq millions d’euros et 800 000 tonnes de CO2. Le jeu en vaut donc la chandelle.