Eric Fatalot est membre du CRIP et dirigeant du laboratoire Chiesi France. Il revient ici sur son engagement auprès de Tulipe, une association qui transmet les dons recueillis auprès des entreprises de santé aux associations humanitaires.
En tant que membre du Crip, il m’a semblé intéressant de relater une autre forme d’engagement que j’ai en tant que dirigeant de laboratoire pharmaceutique, et aussi à titre individuel : soutenir activement une association, qui s’appelle Tulipe.
Tulipe peut être résumée ainsi : « c’est la réponse collective des entreprises du médicament aux populations en situation de détresse ». Il s’agit d’ une organisation à but non lucratif reconnue d’intérêt général, crée il y a vingt ans. Tulipe est l’opérateur qui fédère les dons des entreprises de santé pour répondre en urgence aux besoins des populations en détresse lors des crises sanitaires aigües, des catastrophes naturelles et des conflits.
Elle transmet les dons recueillis auprès des entreprises de santé aux associations humanitaires de terrain parmi lesquels figurent l’ALIMA (Alliance for International Medical Action), la Croix Rouge française , PU-AMI (Première Urgence – Aide Médicale Internationale), sous forme de kits d’urgence, après étude de leur requête et de leurs besoins. Ces kits se présentent sous forme de cantines et contiennent des médicaments, et des dispositifs médicaux, notamment chirurgicaux. Ces médicaments et dispositifs médicaux sont soit achetés par Tulipe, grâce à ses ressources financières, soit donnés en nature par les industriels de la santé. C ‘est Tulipe, en tant qu’établissement pharmaceutique, qui assure le stockage des dons, la constitution des kits et leur mise à disposition. Les associations bénéficiaires se rendent ensuite sur le terrain , munis des cantines fournis par Tulipe, afin de mener à bien leur mission humanitaire dans une autonomie totale. Le fait de pouvoir disposer de kits préparés à l’avance est un atout majeur pour que ces associations puissent agir le plus rapidement possible sur le lieu des catastrophes.
Depuis 2005, les dons de médicaments réalisés par Tulipe ont bénéficié à près de 50 pays dans le monde. A titre d’exemples Tulipe a concouru à l’intervention humanitaire lors du tremblement de terre en Haïti et en 2011, lors du conflit en Lybie, à l’occasion des évènements qui ont secoué la Côte d’ Ivoire, ou bien encore lors des inondations au Pakistan, qui, bien que moins médiatisées, ont concerné plus de 7 millions de personnes.
Parler de mon engagement pour Tulipe, c’est simplement partager avec vous le fait qu’un dirigeant d’entreprise comme moi, médecin par ailleurs, trouve également des ressorts de motivation, de réalisation de soi en consacrant un peu de son temps aux autres, notamment aux plus démunis. C’est rappeler qu’il y a beaucoup de satisfaction à tirer de ce type d’engagement, dans ce que l’on vit dans l’«action » même très à distance des lieux des catastrophes, avec d’autres, portés par le même projet, alors que rien ne vous prédestine à vous retrouver en dehors de cette association. C’est malheureusement aussi faire le constat que le quotidien dans lequel nous vivons laisse peu de place aux uns et aux autres pour consacrer du temps et de l’énergie à un collectif, et l’ensemble des présidents d’ association en sait quelque chose …
Consacrer ces quelques lignes à Tulipe , c’est faire mieux connaître aussi l’engagement de solidarité, sociétal, du collectif des industriels de santé, les fonds de Tulipe étant pour moitié issus du LEEM, le syndicat des Industriels du Médicament, mais aussi l’engagement individuel, supplémentaire, de plus de soixante dix laboratoires pharmaceutiques, dont les adhésions et dons en médicaments constituent l’autre moitié des ressources de Tulipe.
Pour le futur, le projet de cette association est de relever les défis qui s’imposent à l’ensemble du monde humanitaire, en pleine restructuration, de faire adhérer des industriels de la santé, autres que ceux du médicament en permettant notamment aux industriels du dispositif médical de devenir adhérent, et de structurer mieux encore ses relations avec ses associations partenaires, pour mieux servir sa vocation : porter secours.