BREXIT : ses conséquences sur l’industrie pharmaceutique

BREXIT : ses conséquences sur l’industrie pharmaceutique

Le 29 mars 2019, le Royaume-Uni sortira de l’Union européenne. L’accord de sortie est en cours de négociation. Si cet accord ne lui est pas favorable, le gouvernement britannique se prépare à une importante pénurie de médicaments, liée aux échanges commerciaux et aux frontières.

Le Brexit impacte les patients

Chaque mois, le Royaume-Uni importe 37 millions de boîtes de médicaments depuis l’Union européenne. Des traitements, comme l’insuline pour les 3,5 millions diabétique du royaume, sont exclusivement produits à l’étranger. Selon la BBC, 60 % des produits nécessaires aux scanners et aux traitements de cancers pourraient venir à manquer.
Au lendemain du referendum en faveur du « Yes », certains groupes pharmaceutiques ont commencé à accumuler des réserves de médicaments. Les autorités britanniques commencent aussi à stocker l’équivalent de six semaines de traitements, au cas où le Royaume-Uni quitterait brutalement l’UE. Ce stockage entraînera un surcoût de 2,2 milliards d’euros selon l’organisation anti-Brexit Best for Britain.
Mais les Britanniques ne seront pas les seuls à en pâtir. L’Agence européenne du médicament (EMA) est préoccupée par la disponibilité de certains des 108 médicaments fabriqués exclusivement Outre-Manche. Chaque mois, 45 millions de boîtes de médicaments sont expédiées des îles britanniques vers l’UE.

Sortie brutale de l’EMA

Cette année, l’EMA cesse de passer des contrats d’évaluation des médicaments avec le Royaume-Uni. Tous les médicaments vendus en Europe sont soumis à un long processus d’autorisation avant d’être mis à la disposition des services de santé. L’Agence britannique de réglementation des médicaments et des produits de santé (MHRA) étudie et autorise en général 20 à 30 % des médicaments européens. À cause du Brexit, une quarantaine de contrats est désormais réaffectée à d’autres organismes. L’EMA estime que « l’expert doit être disponible tout au long de la période d’évaluation, et parfois cela peut prendre un an ». Faute de disponibilité, la MHRA perd ainsi 15 millions d’euros par an. Cette décision, qui survient sept mois avant la date officielle de la sortie de l’UE, déstabilise le secteur.
Autre conséquence du Brexit : l’EMA, implantée à Londres depuis sa création en 1995, doit transférer son siège dans un pays européen. Elle déménage à Amsterdam, mais un tiers de ses 900 agents pourrait refuser ce déménagement forcé et démissionner, entraînant un déficit économique majeur. Ce transfert va également mener à des retards d’évaluations de médicaments effectués pour le compte de compagnies pharmaceutiques, et donc à un manque à gagner. « De pareilles pertes devraient être compensées par le budget de l’Union européenne », déclare l’EMA.

 

Sources : 

https://www.ouest-france.fr/europe/grande-bretagne/brexit/le-brexit-ferait-exploser-le-budget-de-l-agence-europeenne-des-medicaments-5296173

https://www.ouest-france.fr/europe/grande-bretagne/brexit/brexit-londres-stocke-deja-des-medicaments-en-cas-de-brexit-sans-accord-de-sortie-5949143