Pour faire face à leurs exigences de rentabilité, les laboratoires pharmaceutiques doivent mettre en place de nouveaux modèles de développement et revoir leurs stratégies. Il en va de leur salut…
« Les modèles traditionnels de mises sur le marché en Europe ne suffisent plus pour assurer une croissance durable. Il est temps de les repenser en profondeur, en se focalisant sur la valeur pour les consommateurs » : telles sont les premières lignes du rapport du cabinet de conseil américain A. T. Kearney. Elles laissent peu de place au doute : les laboratoires se trouvent à la croisée des chemins et doivent aujourd’hui mettre au point un nouveau business model pour survivre aux changements sociaux et économiques des prochaines décennies.
Le constat est sans appel : entre les restrictions budgétaires, la baisse du pouvoir d’achat, l’arrivée à terme de nombreux brevets et le manque de nouveaux « blockbusters » prévus pour les prochaines années, l’industrie pharmaceutique européenne fait face à l’une des plus difficiles périodes de son histoire. Une situation dont elle ne se sortira qu’en réussissant sa mue, laquelle doit être basée sur un modèle économique focalisé sur les consommateurs et non plus sur les produits, d’après le document d’A. T. Kearney. En effet, la concurrence s’organise, en particulier dans les pays émergents, les BRICS* en tête.
« Back to basics », voilà ce que recommande le cabinet. Le futur des laboratoires repose en grande partie sur les consommateurs, toujours plus informés grâce aux nouvelles technologies et de plus en plus regardants sur les produits qu’ils consomment et le parcours de soin dans lequel ils s’inscrivent. Une approche corroborée par un autre cabinet, Bain & Company, qui affirme que la stratégie standardisée doit laisser la place au « sur-mesure » pour satisfaire la demande. De fait, la moitié des médicaments mis sur le marché de depuis octobre 2012 n’ont pas atteint la rentabilité espérée par les laboratoires. Le salut viendra d’un nouveau modèle qui prend en compte la spécificité des consommateurs, en se basant à la fois sur leurs zones géographiques d’origine et sur des caractéristiques socio-économiques. Encore faut-il implémenter ce nouveau modèle. Pour les acteurs du secteur, c’est l’enjeu des prochaines années…
*(Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud)