Face à l’augmentation dangereuse du trafic de contrefaçons ces dernières années, une conférence s’est tenue ce 21 juin à Paris organisée par la Fondation Chirac, l’IRACM et l’association DESSEIN de Paris-Dauphine pour faire un état des lieux et tenter de trouver outils juridiques pour lutter contre ces pratiques.
Un trafic exponentiel
« C’est un fléau qui ne fait que s’aggraver, une nouvelle activité du crime organisé qui vient après le trafic de drogue mais qui pourrait dans quelques temps le dépasser » a expliqué le professeur Marc Gentilini, responsable du programme santé de la Fondation Chirac.
En effet, parce que facilement écoulés via internet et alléchant quant à leurs prix, les faux médicaments accessibles sans ordonnance ont vu leur vente exploser ces dernières années.
Selon National Crime Prevention Council, « plus de 10% des médicaments vendus dans le monde seraient contrefaits avec des pointes à 70% dans certains pays. » rapporte France 24.
Un trafic très lucratif, jusqu’à 25 fois plus que celui de la drogue, car selon France 24 toujours, le Center for Medicine in the Public Interest, une ONG américaine, aurait indiqué que la vente de faux médicaments dégageait 75 milliards de dollars en 2010, un chiffre en hausse de 90% sur cinq ans.
Des contrefaçons presque invisibles
Aujourd’hui, les fabricants produisent de faux médicaments de plus en plus sophistiqués et qui mettent les laboratoires en difficulté. Ces derniers ont souvent du mal à les identifier et sont contraints d’effectuer des analyses pour différencier les faux des vrais.
La plupart de ces faux médicaments viennent de Chine, mais la Jordanie, les Etats-Unis, Israël et le Canada la suivent pourtant de près.
Un manque de contrôle
« Aujourd’hui, mis à part quelques rares pays du monde où la riposte commence à s’organiser, les autorités n’ont pas pris les mesures qui s’imposent pour prévenir et contrôler ce grave préjudice pour la santé publique. La seule démarche a été celle lancée par le Conseil de l’Europe avec la convention internationale Médicrime, mais celle-ci, signée par seulement 15 pays, essentiellement européens, n’est pour l’heure pas ratifiée et donc reste non appliquée. » a souligné la Fondation Chirac qui a notamment abordé les outils juridiques disponibles pour lutter contre ce trafic.
En savoir plus :
Le trafic de faux médicaments, phénomène grandissant et difficile à combattre – France 24
Médicaments de contrefaçon : Une explosion due à Internet ? – France Soir
Les faux médicaments, un crime contre les plus pauvres – Fondation Chirac
Crédit photo : Flick’r – William Hamon